Poème d'amour # 171
Tactiles Écrans
Les années qui sonnaient à l'horloge du temps
Ont couvert les ébats de deux cœurs innocents
Ont éloigné nos mains de nos corps impatients,
Ont figé nos doux gestes, peu à peu, nous déliant.
Dans le creux de mes mains, j'ai refait le dessin
Du velours des caresses de la courbe de tes seins,
En même temps que mes paumes, un frisson parcourant
Satin de ton épaule, à nous brûler les sangs.
Je te tiens, tu me tiens, par l'amour-lichette
Le dernier qui aimera, aimera à perpette.
Dans tes cheveux-cascades, j'ai replongé mes doigts,
Puis j'ai séché mes mains aux chemins de ton dos,
Qui frissonnant sans cesse me disait: continue!
Emmène moi plus loin, fais moi toucher les nues.
J'ai poursuivi ma route sur tes fesses délicieuses
Qui ondulaient sans cesse, aux caresses audacieuses
Que je leurs prodiguais, retrouvant les plaisirs,
Trop longtemps confisqués, plus d'élans ni délires.
Je te tiens, tu me tiens, par l'amour-lichette
Le dernier qui aimera, aimera à perpette.
Le contact fut la clé qui fit redémarrer
Les moteurs en silence depuis tant de marées.
Comme l'ébauche d'un peintre, laissée à l'abandon,
Qui, en quelques retouches, en ravive les tons.
Nos écrans de pudeur ont tombé leurs barrières,
Pour mieux toucher du doigt l'émotion qui nous serre.
Et je bois à ta source, un océan d'amour
Et tu bois, dans mes yeux, le restant de mes jours.
Je te bois, tu me bois, par l'amour-lichette
Le dernier qui boira, boira à perpette.
- Roger Brattin -
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